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Historique

Petite histoire de Vidauban...

Le Centre Var a toujours été un lieu de passage, une voie de communication majeure pour la France du Sud-Est. C’est dans ce cadre que se situe Vidauban, au cœur d’une vaste plaine qui sépare deux zones de collines massives et irriguée de cours d’eau, dont le plus important est l’Argens.

Aux origines de l’humanité 

On estime que le Sud de la France commence à se peupler il y a un million d’années. À Vidauban, les premiers signes de présence humaine sont attribués à l’Homo erectus, après la découverte de pierres taillées qui lui ont été attribuées.

Le témoignage indiscutable de la présence de nos ancêtres est toutefois celui du dolmen de Jas de Parète, daté du milieu du 3ème millénaire avant notre ère. À cette époque, l’homme subvient déjà à ses besoins par l’agriculture et l’élevage.

Plus tard, à l’âge du fer, plusieurs oppida (des lieux fortifiés) sont érigés. À vocation défensive, ils se situent surtout sur les hauteurs. Des vestiges en seront retrouvés, par exemple à Sainte-Brigitte ou encore au Camp Romain.

L’antiquité

Quelques ruines, inscriptions, médailles, céramiques ou sépultures attestent d’un peuplement gallo-romain. Qui plus est, des vestiges de la voie Aurélienne, jalonnée de bornes milliaires, ont été dégagés dans le secteur des Blaïs.

Terre de rencontres et de passage, Vidauban connaît des invasions et pillages. Les sources archivistiques manquent donc pour que l’on puisse en savoir davantage sur l’établissement du village. La longue période qui précède le Moyen Âge est donc mal connue.

Le Moyen Âge

À la fin du premier millénaire, la vie des habitants s’organise le long de la route d'Italie, bordée d'une dizaine de chapelles. Mais elle n’est pas de tout repos : les Sarrasins, implantés à La Garde Freinet, envahissent les campagnes qu'ils pillent et brûlent. Les « Vidaubannais », pour se protéger, se replient temporairement sur les hauteurs.

C’est en 1014 que l'existence d’un « Castrum nomine Vite Albano » apparaît dans une charte (le cartulaire de Saint-Victor) : une « manse », propriété des Vicomtes de Marseille, est donnée par ces derniers à l’Abbaye de Saint-Victor.

Par la suite, le « fief très noble de Vidalban » apparaît dans diverses transactions, même s’il demeure dans le patrimoine des Vicomtes.

Au XIIIème siècle, Vidauban est sans doute située au Sud de la colline de Sainte-Brigitte, dans le secteur dit « Derrière le château ». En 1215, Jourdan de Vidauban cède, aux Templiers de Lorgues de la commanderie du Ruou, les terres situées « ultra argencium », c'est-à-dire l'actuel domaine d’Astros.

Au XIVème siècle, le site de Vidauban est déjà formé en communauté. Les habitants possèdent une bonne partie des terres cultivables et leurs biens ne sont pas soumis à la « tasque » en grains et vins.  En 1390, le fief de Vidauban revient à Raimond de Villeneuve, fils de Giraud, Baron des Arcs. Il demeurera dans cette famille pendant plus de 300 ans.

 

La fin du Moyen Âge et la Renaissance

L’histoire de Vidauban durant cette période est très mal connue. On sait seulement que le terroir a été un moment déserté par la population. L’ancien village, « Derrière le Château », a été détruit en 1500.

Les bases du village actuel datent de 1511 : un « acte d’habitation » est signé entre Louis de Villeneuve et 17 « manants ». Le seigneur dispose de ses privilèges (justice, impôts), mais les habitants peuvent se constituer en communauté ; ils peuvent élire des administrateurs qui, pendant leur mandat d’un an, s’occupent des affaires communales et des services publics. Ce contrat régira les rapports entre seigneur et habitants jusqu’à la Révolution de 1789.
Au début du XVIème siècle, le village s’est déplacé en direction de la Route d’Italie, autour de l’église actuelle.

 

Du Grand Siècle à la Révolution

En 1698, le fief change de mains : le Seigneur de Vintimille en prend possession de Messire de Raity. 

À cette époque, Vidauban compte 146 chefs de familles, 83 maisons habitées et 72 non habitées.

En 1707, le village est pillé et ensuite brûlé, l’église exceptée, par l’armée de Savoie qui venait de lever le siège de Toulon. De nombreux habitants parviennent à fuir ; d’autres, réfugiés dans l’église, y sont massacrés. Le village est progressivement reconstruit. Une nouvelle invasion a encore lieu en 1747.

Vidauban compte 1205 habitants en 1776. En 1786, l’ancien cimetière, « Derrière le Château », est abandonné au profit de celui de l’Aubrède.

A la veille de la Révolution, Vidauban est un petit bourg prospère. Ses habitants, par le biais de leur Conseil, n’hésitent pas à tenir tête à leur Seigneur, notamment en lui faisant de très nombreux procès.

Les débuts de la Révolution ne sont pas remarqués à Vidauban. Les Vidaubannais, en dehors de litiges habituels, n’ont que peu de demandes à formuler. Le cahier de doléances rédigé en 1789 semble d’ailleurs être un cahier-type, recopié comme dans de nombreux villages. Il est signé par 24 personnes.
Il faut en fait attendre 1790 et l'application d'un décret de l'Assemblée nationale demandant le recensement des « Biens Nationaux », autrement dit des biens des nobles, du clergé et, à Vidauban, de l'ordre étranger de Malte. En effet, les Chevaliers de Malte avaient pris possession du domaine d’Astros à la suite de la dissolution de l’Ordre des Templiers par Philippe le Bel en 1308.
Ainsi, par exemple, l'estimation, la fixation, l’évaluation de toutes les propriétés, droits et revenus appartenant au Seigneur, Comte de Vintimille, débute-t-elle le 18 février. Le 12 frimaire An II (novembre 1793), des lots sont formés et vendus. 
1793, c’est aussi l’année de la destruction du château. Par la suite, l’ancienne place du Château devient la Place de la Mairie.

 

Le XIXème siècle

En 1848, la République est accueillie avec enthousiasme dans le Var. Après la dissolution de l’Assemblée nationale par Louis-Napoléon Bonaparte en 1851, de nombreux républicains prennent les armes pour défendre la Constitution. Le jeudi 4 décembre, c’est la prise du pouvoir à Vidauban. Les républicains s’emparent de la mairie et les sons lugubres du tocsin appellent aux armes. Mais dès le 10 décembre, c’est le début d’une terrible répression qui laissera une cinquantaine de cadavres sur le terrain (notamment à Lorgues), parmi les 6000 hommes de l’armée républicaine venus de tout le département. Emile Zola s’inspirera de cet épisode dans « La Fortune des Rougons », premier roman de la série des Rougon-Macquart.

Avant 1850, on dénombre beaucoup de fours à poix sur le territoire communal. La plupart produit de la poix « navale », substance résineuse et collante.

À la fin du XIXème siècle, Vidauban est une commune à vocation semi-industrielle, prospère notamment grâce à l’industrie du liège et des bouchons.

Le XXème siècle

Comme toutes les communes de France, Vidauban paie un lourd tribut à la Première Guerre mondiale. Nombreux sont les jeunes Vidaubannais qui, mobilisés, ne reviendront pas. La commune met à la disposition de la 15ème région militaire l’établissement numéro 12 pour l’assistance aux convalescents militaires (ACM). Cette structure dispose de 20 lits pour accueillir les blessés du front. 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, dans le village occupé, l’atmosphère est pesante. Les Italiens, qui s’étaient installés en 1942, sont rejoints par les Allemands l’année suivante. Pressentant un débarquement imminent en Provence, beaucoup de Vidaubannais sont mobilisés pour le travail obligatoire aux défenses du littoral, au Lavandou et à La Londe. Le village est libéré par les troupes américaines le 16 août après-midi, à la suite du débarquement de l’opération « Dragoon », qui a eu lieu la veille sur les côtes varoises. L’explosion de joie de toute une population succède à de sombres années. 

Les années qui succèdent à ces pages d’histoire, jusqu’à nos jours, sont marquées de plusieurs sceaux.

C’est ainsi la notoriété des Côtes de Provence qui s’étend, et une politique de recherche systématique de la qualité qui leur permet d’accéder, en 1977, au rang d’appellation d’origine contrôlée. Aujourd’hui, la viticulture est l’activité principale de la commune. Elle réunit 5 châteaux, 9 domaines, et une cave coopérative. Le rosé représente 80% des volumes produits et ce vin est incontestablement leader en France et à travers le monde.

C’est aussi le développement de Vidauban, qui est passée en quelques dizaines d’années de la taille d’un village à celle d’une petite ville, et qui se dote des moyens et équipements les plus à même de répondre aux besoins de sa population.

Vidauban a su préserver son charme d’autrefois. Elle est demeurée authentique et sait allier le progrès au respect de la tradition provençale. Il fera toujours bon faire des balades en canoë-kayak sur l’Argens, découvrir la faune et la flore, se balader sur le chemin de Sainte-Brigitte pour aboutir sur un éperon rocheux dominé de la chapelle, et d’où la vue, panoramique, est grandiose sur la plaine des Maures. Ou encore se promener dans les rues pittoresques de la ville, entre maisons anciennes et fontaines. Elles vous raconteront l’histoire de Vidauban…

 

« De gueule à deux lances d’or passées en sautoir, accompagnées de quatre fleurs de lys du même ». Telles sont les armes de Vidauban.
L’origine du nom de la ville fait l'objet de plusieurs hypothèses : selon la première, elle viendrait du latin « Vitis Alba », du nom de la clématite (« vigne blanche »), jolie et odorante, qui parfume les rives de l’Argens. Une autre version prétend que Vidauban dériverait de « Vitis Albanus », soit « La Vigne d'Albanus », du nom d'un propriétaire terrien. Enfin, de vieux documents mentionnent aussi « Vicus Albanorum » et « Castrum de Vidalban »...